Let's have a party !

Jay Thompson & Ellen Thursday

22H. Cela faisait déjà plus d'une demi-heure qu'Ellen attendait là devant le Purple Shamrock. Jay et elle s'étaient donné rendez-vous ici à 21H. Elle avait intelligemment anticipé la demi-heure de retard réglementaire de Jay en arrivant à 21H30, mais n'avait pas pensé à la deuxième demi-heure de retard qu'il lui arrivait d'avoir. Secouant son téléphone comme si ça allait lui faire recevoir un quelconque "Je suis en route, j'arrive dans cinq minutes !", mais cela ne semblait pas marcher. Elle ne pouvait que soupirer et enchaîner les cigarettes pour passer le temps.

Ellen avait passé tout son début de soirée sur une dissertation des plus déprimantes mettant en scène la mort et le deuil. Elle avait beau se passionner pour la philosophie, un thème plus optimiste aurait peut-être plus éveillé son imagination. Après ces réjouissance, elle n'avait eu qu'une envie : s'aérer l'esprit, si possible autrement -et plus efficacement- qu'en faisant du yoga. Pour cela, elle avait le remède infaillible : Jay Thompson. Sans plus attendre, elle avait agrippé son téléphone et appelé son compagnon de soirées. Évidemment, il était libre. C'est ce qui était toujours agréable chez lui : qu'il ait quelque chose de prévu ou non, il ne la laissait jamais tomber. S'il avait déjà une soirée, il faisait toujours de son mieux pour l'inviter. S'il était de mauvaise humeur, il lui accordait quelques verres. S'il avait un devoir -vraiment très- urgent, elle avait droit au moins à une balade, qui le plus souvent, durait bien plus longtemps qu'une simple balade.
Ellen avait donc enfilé sa robe qu'elle aimait appeler "la robe des soirées imprévues" (mais oui, celle qui est sexy ET super confortable tu vois) et s'était enfuie au plus vite de cet appartement rempli de citations de divers philosophes sur la mort.

Sur le chemin, elle avait rencontré LA personne qu'elle aurait voulu ne pas rencontrer à ce moment-là : Nathan. Tu files où comme ça, lui avait-il demandé. J'ai rendez-vous avec Jay, avait elle bégayé en retour. Nathan avait esquissé un sourire qu'elle savait sarcastique. "Ça va, on va pas en parler maintenant..." avait ajouté Ellen. Nathan avait parut se satisfaire à peu près de cette réponse, après quoi ils étaient simplement partis chacun de leur côté. Cela faisait longtemps qu'Ellen avait abandonné l'idée d'essayer de réconcilier ses deux amis. Et prendre parti pour l'un ou pour l'autre ? Cela lui semblait tout simplement inconcevable. Nathan était son meilleur ami, il l'avait épaulée lors de son entrée à Harvard, lorsqu'elle était perdue au milieu de tous ces étudiants inconnus, ils se connaissaient par cœur. Quant à Jay, il ne lui avait jamais rien fait de mal, et ces moments qu'ils passent ensemble, elle ne saurait s'en passer. Pourtant, elle espérait qu'ils se réconcilient un jour, bien qu'ils n'aient pas l'air de le vouloir autant qu'elle.

"T'aurais une cigarette ?" demanda une voix qui fit sortir Ellen de ses pensées. Elle posa ses yeux sur l'homme en face d'elle. Il n'était pas vraiment plaisant à voir, et semblait plutôt éméché. Je peux pas vraiment lui dire que je ne fume pas, pensa-t-elle en regardant la cigarette qu'elle tenait. Et si je lui dis oui, il va en profiter pour rester ici me parler pendant qu'il la fume.

« Désolée, c'était ma dernière. » finit-elle par dire.

C'était gagné, l'homme passa son chemin. Quelques secondes plus tard, la sonnerie de son portable retentit. "Je suis en route, j'arrive dans cinq minutes !".

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Jay Thompson & Ellen Thursday

La journée de Jay avait été assez épuisante. Il avait eu beaucoup de cours et en rentrant chez lui il s’était écroulé dans son lit histoire de récupérer un peu et faire taire le mal de tête qui l’avait saisi en début d’après-midi. C’était que vers 20h qu’il avait enfin émergé de sa somnolence, réveillée par un coup de téléphone d’Ellen qui voulait savoir ce qu’il faisait ce soir. Il n’avait rien de prévu (à part écrire une review sur le dernier concert qu’il était allé voir pour sa classe de journalisme) et accepta donc son invitation à sortir. Il ne pouvait de toute manière dire non à Ellen. Elle était sa plus fidèle camarade de beuverie et chaque fois qu’ils se voyaient, cela devenait mémorable (même si bien souvent il avait tout oublié en se levant le lendemain). Il aimait passer du temps avec elle car ils rigolaient tous les deux des mêmes choses et ne se poser jamais trop de questions. C’était juste à qui ferait la plus grosse connerie de la soirée et cela faisait vraiment du bien. Ellen était la meilleure amie de Nathan et Jay savait que ce dernier voyait souvent d’un très mauvais œil les situations dans lesquelles les jeunes étudiants s’embarquaient souvent. Cela permettait à Jay de passer d’encore meilleurs moments. Pour être honnête, ce n’était vraiment pas la raison pour laquelle il passait du temps avec elle, mais Nathan semblait croire qu’il cherchait absolument à l’atteindre de cette manière et cela le faisait rire doucement. D’autant plus que bien souvent c’était Ellen elle-même qui poussait les choses encore plus loin que Jay.

Il raccrocha donc et regarda l’heure. Ils s’étaient donné rendez-vous dans une heure et il décréta donc qu’il avait encore un peu de temps pour traîner au lit cinq minutes de plus. Il se rendormi pour se réveiller une demi-heure plus tard. Il alluma son ordinateur et commença à taper les grandes lignes de son devoir pour pouvoir le terminer rapidement le lendemain matin. Lorsqu’il eut fini, il était déjà 21h et Jay soupira en grimaçant. Il n’était vraiment pas ponctuel, il savait que la jeune fille ne serait de toute façon pas à l’heure non plus donc il prit le temps de prendre un douche puis de manger un morceau avant de partir. Il attrapa sa veste en cuir ainsi que son téléphone, son portefeuille, ses clés et son paquet de cigarette et se mit enfin en route.

« Et merde 22h »
Cette fois il était vraiment en retard, il allait probablement se faire engueuler 5 minutes avant de se faire pardonner en achetant le premier verre. Il se décida néanmoins à envoyer un sms à la jeune fille pour le prévenir qu’il était en route et qu’il arrivait dans 5 minutes… Ce n’était qu’un demi-mensonge puisqu’il était vraiment en route. Il sauta donc dans la bouche de métro la plus proche, la musique dans les oreilles et regarda les stations défiler, perdu dans ses pensées. Une vingtaine de minute plus tard il arriva à destination. Il hâta le pas afin de rejoindre le bar où ils s’étaient donné rendez-vous. Jay aperçu Ellen au loin qui lui tournait le dos, une cigarette à la main, il s’approcha d’elle lentement et avant qu’elle s’aperçoive qu’il était là, lui pris la taille et lui déposa un rapide baiser sur la joue. Il regretta cette action la seconde après avoir reçu la main d’une Ellen surprise sur sa joue. Bon, il l’avait mérité de toute manière.

« Désolé chérie, je suis en retard » et il entra dans le bar avant même que la jeune fille ai pu dire quoi que ce soit. Il alla s’accouder au bar où il avait repéré deux places vides et commanda deux gin tonic.
« Bon alors, on fait quoi ce soir ? » demanda-t-il en souriant, vraiment ravi d’être de sorti avec elle ce soir là.

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Jay Thompson & Ellen Thursday

Cette fille-là a raté sa teinture, son roux vire au rose. Cela fait dix minutes que ce petit brun croit que la jolie blonde l'écoute parler, alors qu'elle dévore des yeux le canon du fond du bar. Postée face au bar, Ellen observait avec attention les clients du bar. Ah tiens, cela doit faire dix minutes que cet étudiant m'observe en rigolant observer les gens en rigolant. À l'instant où elle s'apprêtait à arborer son plus charmant sourire, quelque chose -ou plutôt quelqu'un- vint ruiner son plan d'attaque. Des mains agrippèrent sa taille. Elle fit un bond de trois mètres. Une bouche effleura sa joue. Sans prendre le temps de réfléchir, elle poussa un cri en envoyant sa main dans la figure de l'inconnu derrière elle. Et puis, elle éclata de rire.

« Jay ! Tu m'as foutu une de ces trouilles ! » s'exclama-t-elle.

Le jeune homme parut aussi surprit qu'elle. Bien fait pour lui, pensa Ellen. Après s'être excusé, il l'entraîna directement à l'intérieur du bar. Ellen jeta un regard gêné vers l'étudiant qu'elle avait repéré. Non seulement il était hilare, mais il avait du prévenir son troupeau d'ami, car eux aussi la dévisageaient maintenant avec un sourire à peine caché. Tant pis. Ellen et Jay s'installèrent au bar et saluèrent rapidement Joey, le patron, qui avait maintenant l'habitude de voir les deux étudiants débarquer ensemble.
"Deux gin tonic", demanda Jay. J'espère qu'il me le paye, vu comme il m'a ridiculisée... pensa la jeune femme en essayant de se cacher derrière ses cheveux du groupe d'étudiants. Jay enchaîna sans plus attendre : "On fait quoi ce soir ?" Ellen sourit. Il semblait en forme aujourd'hui. Elle fit mine de réfléchir, comme si elle en avait besoin, bien qu'elle ait déjà une idée précise du planning de la soirée.

« Tout d'abord, on reste tranquillement ici et on s'alcoolise gentiment. Une fois cette mission remplie, je me disais qu'on aurait pu... », Ellen sortit discrètement de son sac un petit sachet rempli de pilules violettes, « prendre quelques uns de ces petits cachets magiques, que j'ai ramenés tout spécialement pour toi. »

Elle admira, amusée, le sourire intéressé de Jay. À chaque fois il avait l'air aussi surpris et excité des sachets qu'elle amenait, et pourtant, Dieu sait qu'elle en amenait à chacune de leurs soirées. À cet instant, Joey arriva avec les boissons commandées. Ellen rangea aussi vite qu'elle le put ce qu'elle avait sorti.

« Et puis ensuite, on voit où tout ça nous amène ? » proposa-t-elle, en attrapant son verre. Elle s'imaginait déjà gambader gaiement sur le campus, main dans la main avec Jay, croiser d'autres étudiants dans le même état qu'eux.
« Ou on peut toujours aller chez les Delta, aller empêcher les autres de dormir en écoutant la musique beaucoup trop fort dans ta chambre. » Avec un peu de chance, ça embêtera aussi Jessie, pensa Ellen en souriant. Depuis leur petit scandale chez les Delta, essayer de mettre Jessie dans tous ses états l'air de rien était devenu pour elle un passe-temps quotidien.

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Jay Thompson & Ellen Thursday

Apparemment, Jay venait d’embarrasser Ellen et sans qu’elle le voie pour éviter de recevoir une nouvelle fois sa main dans la figure, il rigola avec les étudiants déjà attablés dans le bar. Il crut reconnaître une des jeunes filles qui lui lançait un regard noir et détourna donc rapidement le regard. Le problème lorsque l’on sortait beaucoup et que l’on avait beaucoup d’aventures c’est qu’il devenait difficile d’aller quelque part sans croiser une de ses filles en colère parce qu’il ne l’avait jamais rappelé ou qu’il avait fait quelque chose de probablement pas très gentleman. D’ailleurs avec un peu de chance la gifle d’Ellen ne serait pas la seule qu’il recevrait de la soirée et ce sera ainsi au tour de son amie de se moquer ouvertement de lui et de son incapacité à s’occuper convenablement des filles.

Comme à son habitude, Ellen savait ce qu’elle voulait faire, et comme d’habitude cela impliquait beaucoup d’alcool et autres substances illicites. Il sourit d’ailleurs lorsqu’elle sorti de son sac quelques pilules qu’elle seule savait où trouver. Ce n’était pas la première fois, mais à chaque fois Jay savait que c’était annonciateur d’une bonne soirée et surtout d’une bonne gueule de bois le lendemain (et aussi probablement du regard désapprobateur de certains de ses amis). Il était censé faire attention quant à sa consommation de drogue, mais il avait vraiment fait des efforts et après tout, quoi de mal que de s’amuser un peu une fois de temps en temps.

« Je me demande ce qu’était ma vie avant de te rencontrer » dit-il en rigolant.

Où cela les mènerait… Jay avait des souvenirs de soirées comme celle-ci qui avaient fini au milieu d’une fontaine poursuivis par la police du campus, trempés jusqu’aux os. Il se demandait ce que ce soir allait leur réservait et lorsqu’Ellen proposa d’aller ensuite s’enfermer chez les Delta il ne put s’empêcher de rire encore. Il savait très bien pourquoi Ellen voulait mettre le bazar chez les Delta. Non seulement c’était probablement la maison la plus tolérante concernant le bruit et elle y était toujours bien accueilli et bien entendu c’était là que Jessie habitait. Et il savait qu’elle ne pouvait résister à une bonne occasion d’énerver la jeune delta. Il était d’ailleurs complètement de son côté. Jessie aimait tellement juger Jay que celui-ci ne manquait jamais une occasion de lui donner une bonne raison de le faire.

« Toi, tu veux aller dire bonjour à Jessie ! »

Il attrapa au passage le verre que le barman venait de déposer et trinqua dans celui d’Ellen.
« Cul sec » annonça-t-il la défiant du regard, sachant très bien qu’il n’en avait pas besoin et que ce n’était pas un verre qui faisait peur à sa camarade de beuverie. Une fois le verre vide il s’empressa de commander un plateau de shooters histoire de faire monter la sauce assez vite. Au bout du dixième shooter, la chaleur commençait à lui monter aux joues et il décida qu’il était l’heure d’aller fumer. Les deux jeunes gens sortirent donc, rigolant sans trop de raisons apparentes. Il lança une cigarette à la jeune femme et l’alluma. La nuit était plus douce et Jay regarda les étoiles un moment en souriant. Lorsqu’il baissa la tête, il croisa de nouveau le regard de la jeune fille de tout à l’heure qui décidemment ne le quittait plus des yeux.

« Je crois qu’elle ne m’aime pas beaucoup » annonça le garçon en désignant la table des étudiants du bout du menton. S’attirant un regard encore plus foudroyant de la part de la jeune fille en face qui glissa un mot à sa voisine de table. Elles étaient maintenant deux à le dévisager. Jay salua en secouant la main en leur direction, un grand sourire placardé sur son visage.

« Tu crois que j’ai fait quelque chose de mal ? » demanda-t-il avec un sourire angélique.

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Jay Thompson & Ellen Thursday

"Toi, tu veux aller dire bonjour à Jessie !" avait répliqué Jay. Ce n'était qu'un argument de plus pour Ellen. Le plus important était que la chambre de Jay regorgeait de manières de s'amuser : sa télévision qui captait une chaîne de dessins animés particulièrement drôles à regarder bourrés, des enceintes d'une qualité étonnante, sa guitare lorsque la soirée tournait en jam, et sa boîte remplie de sachets d'herbe. Non, vraiment, un petit paradis. Excepté la probabilité assez élevée de croiser quelques personnes non-désirées telles que Jessie Kriesel ou encore Dominic McIlroy. Ellen eut à peine le temps de se paniquer à l'idée de croiser ce dernier dans la fraternité, que Jay lança un "Cul sec" plein d'entrain. Il lui sembla voir comme une lueur de provocation dans le regard de son ami.

« Vraiment ? Tu veux vraiment jouer à ça avec moi, Jay Thompson ? » déclama-t-elle. Et elle engloutit son verre.

Mais une fois que Jay était lancé, il ne s'arrêtait plus. Ellen venait juste de poser son verre en grimaçant -le premier, c'est le plus dur-, qu'il avait déjà commandé un plateau de shooters. Elle sourit légèrement : passons aux choses sérieuses. Comme s'il s'agissait d'une course, les deux amis se jetèrent sur le plateau et enchaînèrent les shooters sans broncher, devant le regard ébahi (et choqué ?) des autres clients. Les effets de l'alcool commençaient très clairement à se faire ressentir. Elle avait chaud. Beaucoup trop chaud. Ellen retira le plus vite qu'elle le put sa veste en cuir, comme si ça vie en dépendait, puis jeta un regard autour d'elle. Tout lui semblait irréel. Agréablement irréel. Dieu qu'elle aimait ça. Malgré son ridicule sursaut de tout à l'heure, l'étudiant du fond du bar ne la quittait pas du regard. Bien qu'elle ne sache pas vraiment si c'était car elle lui plaisait ou parce qu'elle venait d'enchaîner dix shooter en un temps record, elle parut satisfaite. Un large sourire se dessina sur son visage. Puis soudain quelque chose attrapa sa main et la tira sur le côté. Jay semblait l'entraîner quelque part. Ellen prit sa veste et se laissa emmener sans trop comprendre. Ce n'est que lorsqu'il lui donna une cigarette qu'elle comprit le but de ce déplacement soudain.

Jay regardait le ciel, et Ellen le regardait avec un sourire. Un de ces sourires qui voulait dire "J'aime bien cet instant". Puis, un regard insistant attira son attention. Une jeune fille semblait dévisager Jay. Ellen lui lança son regard le plus noir. "Je crois qu'elle ne m'aime pas beaucoup", fit Jay. Maintenant, deux demoiselles fixaient son ami d'un regard que seules des filles pouvaient décrypter. Le regard qui veut dire "SALAUUUUUUUD !". Il n'en fallait pas plus pour comprendre ce que Jay avait pu faire. "Tu crois que j'ai fait quelque chose de mal ?" continua-t-il.

« Bien sûr que non. Elles doivent te prendre pour un autre... » répondit Ellen en un sourire amusé. « Jamais tu n'aurais eu de relation sexuelle avec une jeune femme sans la rappeler malgré tes promesses, ou en l'ayant appelée par le prénom de sa meilleure amie, ou de sa sœur. Encore moins raconté à tes amis de petits soucis qu'une demoiselle aurait pu avoir lors d'une nuit avec toi. »

Ellen prenait un malin plaisir à énoncer à Jay tout ce qu'il avait pu lui dire de ses conquêtes, toutes les raisons envisageables pour lesquelles une fille pourrait vouloir le foudroyer du regard. Jay n'était pas toujours un ange avec les filles, mais après tout, elle-même n'était pas toujours très honnête non plus. Ellen jeta son mégot, puis se retourna vers les deux jeunes filles à l'intérieur qui les fixaient toujours.

« Regarde ça. » lança-t-elle à son ami.

Sans plus attendre, elle leur jeta son regard le plus menaçant et mima un "Hé, t'as un problème ? Tu veux venir peut-être ? C'est ça, viens !". Les deux filles hésitèrent un moment, puis détournèrent le regard. Rapide et efficace.

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Jay Thompson & Ellen Thursday

Ce qui était bien avec Ellen c’est que rien n’était jamais grave et qu’ils prenaient tout à la rigolade. Il était en train d’allumer sa deuxième cigarette lorsque la jeune fille se moqua gentiment de lui en lui rappelant qu’il n’était pas toujours parfait avec les filles (voire même jamais). Et c’est lorsqu’Ellen énonça la possibilité de l’avoir appelé par le prénom de sa meilleure amie qu’il eut un flash et le souvenir cuisant de s’être retrouvé au pas de la porte de la jeune fille qui le dévisageait avec seulement son calçon et le reste de ses vêtements à ses pieds. Le couloir était bien heureusement vide à ce moment et pu donc éviter un léger moment de honte. Il se mit donc à rire.

« Maintenant que tu le dit, je crois bien l’avoir appelé par le prénom de son amie juste à côté ! »

A vrai dire, il ne savait pas tellement pourquoi les filles attendaient tant de lui. C’est pas comme si il leur promettait quelque chose de plus que simplement une nuit (ou plus) sans poser de question. Elles savaient dans quoi elles s’embarquaient, elles connaissaient sa réputation et pourtant elles espéraient encore être celles pour qui il changerait. C’était mal connaître Jay et bien loin de ses intentions. Il a bien quelque filles dans son répertoire qu’il appelle assez régulièrement et vice-versa mais seulement parce qu’elles ont compris le deal.

Il rigola encore de plus belle lorsqu’Ellen apostropha les deux jeunes filles à travers la vitre. Il riait tellement qu’il s’en tenait les côtes. Ca ne lui ferait certainement pas gagner des points dans l’estime de ces demoiselles mais il n’en avait pas besoin. Il attrapa Ellen et la serra dans ces bras rigolant toujours de l’action qui venait de se passer. Il n’y avait jamais eu d’ambiguïté entre les deux jeunes étudiants et le calin qu’il lui donnait était purement amical, sans arrières pensées aucunes. Après trop de verres ou de trop de drogues cela leur arrivaient de flirter mais c’était simplement pour rire et il savait que rien de sérieux ne se passerait entre eux. Il n’en avait pas spécialement envie d’ailleurs, Ellen était totalement son style mais bizarrement il préférait rire avec elle et foutre le bordel dans tout le campus qu’autre chose. Par ailleurs si jamais il se passait quelque chose et que Nathan l’apprenait il serait un homme mort. Littéralement.

Il commença à danser avec la jeune fille lorsqu’ils finirent par se cogner dans le lampadaire le plus proche. Apparemment ils offraient une distraction pour tous les gens dans la rue et dans le bar et Jay n’en pouvait plus de rire. Il aimait les regards hilares ou désapprobateurs que le monde leur lançait. Il relâcha enfin son étreinte et salua la jeune fille en mettant un pied à terre et lui baisant la main.

« Merci de m’avoir accordé cette danse douce demoiselle »

Il écrasa ensuite sa cigarette et décida qu’il était l’heure de retourner boire un peu. Après tout, la soirée ne faisait que commencer ! Il entra de nouveau dans le bar et laissa Ellen commander cette fois ci. Le barman leur apporta les verres, tout sourire. Il ne leur disait jamais non malgré leur état de sobriété parfois très avancé, ils étaient probablement ses meilleurs clients. Lorsque celui-ci s’éloigna Jay glissa dans l’oreille d’Ellen :

« Et si on goûtait ces petites pilules que tu as apporté ? »

Avant qu’Ellen ai pu lui répondre il ajouta « Dis donc, on dirait que celui là-bas t’aimes bien, il ne t’a pas quitté du regard depuis tout à l’heure. Et ne fais pas cette tête là je sais que tu l’as remarqué aussi »
Il se leva et fit mine de s’approcher de la table du jeune homme et de lui murmurer quelque chose à l’oreille tout en regardant en direction d’Ellen. En vérité il le complimentait juste sur sa veste en cuir mais la jeune fille n’avait pas besoin de le savoir et il était sûr que c’était suffisant pour la faire rougir. Lorsqu’il revient à la table il était tout sourire.
« J’espère que tu m’en veux pas, je lui ai donné ton numéro.. » et il goba la pilule qu'Ellen lui tendait discrètement.

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Jay Thompson & Ellen Thursday

Ce qui laissait Ellen perplexe, c'était que Jay avait avec les femmes exactement le comportement qu'elle-même recherchait chez un homme, mais que toutes ses conquêtes lui reprochaient. Mais que pouvaient elles donc chercher ? Qu'une aventure de soirée devienne un amour éternel ? Qu'elles soient la fille qui le fait changer ? On ne change pas une personne en une nuit, aussi agréable soit-elle. C'était un peu prétentieux de penser ça. Les femmes sont souvent prétentieuses.

Ellen sentit soudainement Jay l'entraîner alors qu'emme était plongée dans ses réflexions. N'offrant aucune résistance, elle le laissait mener la danse qu'il avait entreprit sans se soucier des potentiels obstacles, c'était sûrement la raison pour laquelle un lampadaire vint se heurter contre eux. Ce n'est qu'à cet instant qu'Ellen reprit un semblant de conscience, et réalisa que la quasi-totalité des clients du bar avaient les yeux rivés sur eux. Les deux jeunes gens retrouvèrent le bar, ignorant les regards amusés de ses occupants.

« Joey, deux vodka-red bull s'il te plaît. » lança Ellen au patron du bar.

Les commandes arrivèrent quelques minutes plus tard. Ellen regarda avex joie pendant de très longues secondes le batonnet fluorescent que le barman avait placé dans son verre. Il était violet. Cette couleur lui parut à cet instant précis, la plus magnifique du monde. "Et si on goûtait ces petites pilules que tu as apportées ?" prononça une voix lointaine. Ellen tourna la tête vers Jay et lui sourit. Il continua : "Dis-donc, on dirait que celui là-bas t'aimes bien, il ne t'a pas quittée du regard depuis tout à l'heure". Ellen se redressa et, dans un réflexe de survie féminine, se recoiffa discrètement. "Et ne fais pas cette tête là, je sais que tu l'as remarqué aussi". Oui, bon. Il est vrai qu'elle l'avait au départ remarqué, mais les quelques shooters passés, cela lui était sorti de l'esprit. Ellen se tourna discrètement pour observer le jeune homme en question. Lorsqu'elle voulut demander son avis à Jay sur ce garçon, elle remarqua avec suprise qu'il avait disparu.

« Jay… ? » bégaya-t-elle, dans un moment d'incompréhension.

Elle balaya la pièce du regard dans l'espoir d'y retrouver son ami, et, STUPEUR, elle l'aperçut avec le jeune homme-proie potentielle. Ellen leva les yeux au ciel. Pour sûr, il devait être en train de tout lui expliquer dans les moindres détails : comme elle l'avait dévisagé, qu'elle était célibataire, et tout ce qui allait avec. Sans lui quitter des yeux, Ellen engloutit la moitié de son verre. Elle plongea sa main dans son sac et en ressortit deux petites pilules. Elle se sentit devenir écarlate lorsqu'elle vit Jay revenir fièrement vers elle. "J'espère que tu m'en veux pas, je lui ai donné ton numéro…" Ellen fut mitigée. Mais elle attrapa le papier que lui tendait son ami, tout en lançant un petit sourire à la proie potentielle.

« Des fois, je ne sais pas si je t'adore ou si je te déteste Jay. » lança Ellen à son ami en souriant. Puis elle avala la pilule qui lui restait dans la main. « On boit un dernier verre, et on s'en vas chez toi ? »

Les deux jeunes gens terminèrent leur verre, puis Ellen commanda deux shooters à flamber -oui, ces shooters ou tu gardes l'alcool dans ta bouche, le barman allume une allumette, puis tu avales la flamme-. C'était LE shooter à prendre après des ecstas. Joey posa les shots devant Jay et Ellen, puis attendit, une boîte d'allumettes à la main.

« Je commence », annonça Ellen.

Sans plus attendre, elle avala le contenu du verre et laissa Joey faire, puis engloutit le tout. Elle s'agrippa au bar et grimaça en levant les yeux vers Jay.

« À toi. »

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Jay Thompson & Ellen Thursday

Jay était fier de lui. Il n’avait rien fait d’exceptionnel pourtant mais l’alcool commençait à être très présent dans son système sanguin et il rigolait de tout n’importe quoi. Allez voir ce fameux jeune homme qu’Ellen semblait apprécier était somme-toute très enfantin, il n’empêche qu’il ne pouvait s’empêcher de rire. Qu’est-ce qu’on était con quand on était jeune. Il espérait quand même que les deux prendraient un verre à un moment donné. Il aurait la sensation d’être utile comme ça. Mais pas ce soir, ce soir, il voulait Ellen pour lui tout seul.

Il était toujours en train de rire –il ne savait plus trop pourquoi d’ailleurs- quand Ellen avala à son tour une des pilules qu’elle avait apporté. « Je sais très bien que tu m’aimes, je suis sûre que tu peux même pas faire semblant de me détester pour plus de 5 minutes ! » Ellen et Jay ne s’était jamais disputé depuis qu’ils se connaissaient. Même quand Jay et Nathan avait arrêté de se parler et qu’il passait son temps à insulter le meilleur ami de la jeune fille. Ils n’avaient pas vraiment de raison de se disputer de toute manière, les ¾ du temps qu’ils passaient ensemble c’était bien souvent sous l’influence de nombreuses substances avec l’envie de tout sauf de discuter de choses sérieuses. Pour être honnête, il ne savait presque rien de la jeune fille (mis à part qu’elle avait un énorme crush sur Julian) et l’inverse était vrai aussi.

« Si tu veux, ouai. J’en connais une qui va certainement devenir folle si elle te voit par contre. » Ellen avait demandé à aller chez les Delta. Jay était toujours d’accord pour finir les soirées chez lui, sa fraternité étant plus que tolérante concernant le bruit le soir et le reste de ses frères et sœurs étant souvent dans un état proche du sien. Tous sauf Jessie bien entendu. Mais elle devait avoir l’habitude depuis le temps. Lorsque la jeune fille commanda les shooters flambé, le visage de Jay passa du rouge vif au blanc. Il n’avait jamais été à l’aise avec ce genre de chose. Il n’avait pas peur du feu, non mais… Il regarda Ellen faire avec un visage horrifié et se ressaisit. Surtout ne pas perdre la face devant la jeune fille. Après tout c’était un Delta, il ne devait pas craindre ce genre de shooters. Lorsque Joey approcha l’allumette de sa bouche, Jay ferma les yeux très fort et avala le tout. C’était passé plus vite que ce qu’il imaginait. Et ça avait bon goût. Et ça tête commençait à tourner.

Il déposa ensuite un pourboire sur le comptoir et sortit du bar avec Ellen en direction de la fraternité. Il fallait qu’ils prennent le métro et cela promettait encore des rires aux éclats et des regards outrés. Il n’était pas encore assez tôt pour que les rues ne soit rempli que d’étudiants ivres… Plus ils marchaient dans la rue, plus Jay sentait son cerveau s’engourdir et moins il n’était en contrôle de ses actions. Il s’écria « Parklife ! » soudainement, faisant sursauter tous les passants dans la rue. Il était à peu près sûr d’avoir chanté ça dans sa tête pourtant ? Il avait Blur dans la tête depuis qu’il avait quitté le bar au moment où la musique commençait. Il attrapa la main d’Ellen et commença à gambader gaiement à la recherche du métro qui semblait avoir changé de place. Lorsqu’ils arrivèrent enfin à sauter dans une rame Jay continuait de crier « Parklife ! » dans les oreilles de gens, provocant les éclats de rire de sa compagne. Alors que le métro roulait de station en station avec quelque soubresaut, Jay rigola et dit à Ellen : « Elles sont cools ces montagnes russes !!! »

On aurait dit un gamin de 5 ans. Puisant dans toute la lucidité qu’il lui restait il parvint à trouver le chemin de la maison des Delta (non sans avoir fait 3 fois le tour du Campus, fumé 5 cigarette chacun et chanté à tue-tête l’intégrale des Beatles à qui voulait bien les écouter). « On est à la maison ! » dit-il en poussant la porte de la grande demeure avant de se diriger dans le salon. « Attends-moi là 5 minutes, je reviens ! ». Il courut dans sa chambre à la recherche de sa petite boîte pleine d’herbe magique et passa dans la cuisine attraper un pack de bières bien fraîches avant de revenir vers son amie.